Letter from Barthelemi Tardiveau to St. John de Crevecoeur; April 20, 1789

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Mr de Crevecoeur Pittsburgh Avril 20e 1789./.

ds 20: [Juni?] [1da?] Mr Babini du Wabash

Monsieur et cher ami

Je m'etais bien attendre a recevoir aumoins une lettre de vous avant de quitter cett contree. Je vous avais [?] mon depart de Philadelphie, et aurais parie tout du monde qu'en arrivant au Fort Pitt j'y trouverais une longue epitre a m'attendre. Trompe dans cette esperance, je me consolai avec la certitude que le prochain courrier m'en apporterait nonsentement de vous, mais encore de toutes les autres personnes avec qui j'ai eu l'honeur d'etre lie, et qui ont bien voulu me promettre la faeur de leur correspondance. Trois fois la poste est arrivee ici depuis que j'y suis, et trois fois je suis revenue de Boureau convaincu que l'on m'vait deja entierement oublie. Madamme la Marquise et Monsieur son les seuls qui [?] daigne se ressouvenir encore de moi. Nous m'objecterez peut etre que j'aurais bien du [mounecue?] ecrire plutot: mais j'ai a vous reponde que, conune vous ne l'ignorez pas, j'avais beaucoup de choses a faire dans cette contree; que quoique j'aie etable mon sejour au Fort Pitt j'y ai peu reste, ayant a voyager dans le pays pour les divers interets que j'y ai; qu enfin etant arrive tard ici, et n'ayant pas un instant a perdre pour me mettre en etat de descendre dans la saison des grandes eaux, il m'a reste peu de loisir pour ecrire a mes amis. La raison principale qui m'a fait remettre jusqu'a ce moment c'est que, me flattant toujours de recevoir des lettres d'eux, j'esperais leur faire tout a la fois mes adieux et leur repondre en meme tems. Le silence que vous avez garde avec moi, lorsqu'il vous etait si faute

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de m'ecrire, m'annonce que je ne dois queres m'y attendre lorsque je serai a l'extremite du Etats unis. Si cependant vous vouliez me faire ce plaisir, je me suis arrange avec Mr Audrain de cette ville qui se charge de retirer les lettres qui seront pour moi et de me les [acheminer] par des occasions sures. Il receira de meme celles que j'ecrirai et les fera parvenir a leurs addresses respectiver. Mais vous n'ignorez pas qu'il me sera plus faule de recevoir douze lettres que d'en faire passer une, les occasions des Illinois ici etant extraordinairement rares. j'espere donc que vous serez genereux et ne compterez pas avec moi; et je vous promets de recompenser par le volume des miennes ce qui leur manquera par le nombre

Je n'ai point ete a la fontaine dite d'eau chaude, parcequ'il ne s'y trouve personne dans cette saison, il que c'est surtout en voyant ses effets que j'en voulais juger. J'en ai parle a beaucoup de personnes qui ne paraissent pas en avoir une tres grande opinion; elle n'a; dit-on, ni gout, ni odeur particuliere, et n'est gueres plus chaude que toute autre eau en ete. Le Dr Bedford, qu'on dit fort instruit, projettait de l'anayser l'ete desiner, mais n'a pu le faire, faute de quelques moyens qui lui [manquerient?].

Je vois tous les jours ici le Cape Hutchins qui y est malade depuis l'Automne, et me fasait etre au dernier periode d'une consomption achevee. Il se flatte toujours, quelque faible qu'il soit, que la saute et les forces lui reviendrout au printemps, et projette un grand nombre d'excursions dans l'Ouert; mais je crains bien qu'il ne sorte jamais de Pittsburgh.

Comme j'ai a ecrire a beaucoup de personnes et tres peu de tems pour la faire, Mlle Fanny voudra bien me permettre de joindre dans cette lettre

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deux or trois lignes pour elle. Ainsi je preus conge de vous en vous assurant de mon sincere attachement.

To Miss Fanny de Crevecoeur

Madam I have hesitated whether I should take the liberty of writing to you or no. You have so often promis'd to answer my letters, and so often disappointed me, that I have every reason to suppose that complaisance and politeness alone induce you to receive them. from this consideration I have made this address to you part of my letter to Mr de Crevecoeur; by which means you will at least be freed from its burden, though perhaps you may chance to read it. Of all things in the world, I would principally avoid being importunate, or unseasonably officious; and if you are pleas'd, Madam, to give me the most distant hint that you do not wish for a continuation of my writing; you will save to yourself for the future much unnecessary impor= tunity, and to me the mortification of tormenting you. As you correspondence was a favour that I had no right to solicit or expect, neither will a referral of granting it to me weaken in the least degree my sentiments for you, or have any other effect but that of making me regret the loss of a satisfaction, the hopes of which had been pleasing.

Receive, Madam, my warm wishes for your happiness, & the sincere assurances of my respectful attachment

B: Tardiveau

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