No. 121: Brouillon lettre à x - Organisation défense de Newport - 1780/08/01

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L’Isle de France est arrivée à Boston sans accident et le détachement du Rgt du Bourbonnais nous a déjà rejoint.

Les amiraux Arbuthnot et Graves croisent à la vue de ce port avec onze vaisseaux, et un grand nombre de frégattes, depuis le 21 du mois dernier. Il y sont heureusement arrivés huit jours trop tard. Clinton de son côté embarque sur des bâtiments de transport la plus grande partie de ses trouppes et son artillerie. Suivant ce qu’il dit et ce que nous annonce M. Washington et toutes les nouvelles du pays, ce général et les deux amiraux nous attaqueront incessament icy avec toutes les forces de terre et de mer qu’ils ont en Amérique. Si cela est ce que j’ay peine à croire, nous en serons un peu moins embarassés, que nous l’eussions été il y a huit ou dix jours, le retard nous ayant laissé le tems de reconnaître l’intérieur de cette isle, d’y rassembler les chevaux nécessaires pour traîner notre artillerie, de fortifier l’entrée et l’intérieur du port et d’y embosser l’escadre, de manière à ce qu’elle

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ne puisse pas être attaquée sans de grands inconvénients pour les ennemis, d’ouvrir des marches sur tous les points où M. Clinton voudra débarquer pour l’attaquer à la française avant qu’il ne soit établi, et finalement de nous être ménagé à tout événement un camp qui couvre Niewport que nous fortifions de bonnes redouttes et où nous finirions honorablement si nous n’avions pas pu nous oposer avec succès aux efforts de leur débarquement. Je dois ajouter à cela que notre général pour conserver sa communication avec le continent fait encor construire une très longue redoutte à la pointe de cette isle qui en est la plus raprochée, qu’il s’est déjà ménagé les moyens d’y avoir cinq cents hommes de bonnes milices pour la déffendre, qu’il en aura deux mille autres pour garder les redouttes de son camp lorsqu’il se portera avec ses trouppes françaises sur les points de débarquement, qu’il a six mille hommes de cette milice aux ordres du général [hier ], auront un camp dans le continent

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sur les crettes qui sont au dessus du bac de Holands Ferry vis à vis la pointe de l’isle où se construit la redoute qui doit protéger la communication de Boston, que M. Washington marchera a New York et l’attaquera même si M. Clinton n’y a pas laissé de forces considérables. Voila au vray l’état de notre situation actuelle. M. de La Fayette que nous avons gardé huit jours et qui nous a été bien utile pour touttes les conciliations avec les amériquains, est reparti hier pour rejoindre M. Washington, qui en luy annonçant son mouvement déterminé sur New York, luy montre le plus grand désir pour qu’il vienne reprendre le commandement de son avant garde. Quoy qu’il arrive de tout cecy, il faudra toujours se souvenir avec admiration de la résolution prompte de nos généraux de terre et de mer, et de leur esprit de conciliation. Pour M. de Rochambeau il a une patience, une activité, et une prévoyance au dessus de tout éloge. Nous n’avons pas la moindre nouvelle de notre seconde division. Si elle arrive elle sera bien reçue. Si tous les mouvements de M. de Clinton se réduisaient à fortifier plusieurs points de Long Island, assurant Broklin je ne serais pas surpris. Je crois plus à cette résolution qu’à son débarquement à Rodde Island.

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