No. 122: Brouillon lettre au duc de Coigny - 1780/09/18

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A Newport le 18 7bre 1780

Nous venons d’apprendre, Mon cher Duc, que M. Cornwallis à attaqué le général Gates le 16 du mois dernier à Camden, dans la Caroline, qu’il l’a battu à plattes coutures, qu’il lui a pris une partie de ses troupes continentales et tué ou blessé plusieurs de ses généraux. Cette nouvelle est très fâcheuse pour la cause que nous sommes venus défendre. On ne peut pas encore prévoir les suites de ce désastre. MM. de Rochambeau et de Ternay se rendrons le 20 de ce mois à Harrefort sur le Conecticut, où M. de Washington leur a donné rendez vous pour terminer plus d’affaires dans une matinée de conversation qu’ils n’auraient pu le faire en trois semaines par leurs dépêches. ces généraux s’éloigneront de près de 40 lieues des petites armées qu’ils commandent, pour opérer cette entrevue si nécessaire. Celle de M. Washington campe toujours dans les environs d’Orange Town à la rive droite du Hudson.

MM. Arbucknot et Clinton se sont bien fatigués depuis deux mois, à faire, défaire et refaire à New Yorck des embarquements très dispendieux, sous prétexte de nous attaquer, sans que cela ne nous ait inquiété. Ils ont renoncé

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depuis plus de 15 jours à la croisière qu’ils avaient établie à la vue de ce port. Nous savons qu’ils ont beaucoup de malades, qu’ils ont besoin de repos, et qu’ils ont renvoyé en Angleterre un grand nombre de bâtiments de transport sans être chargés.

Pour nous, Mon cher Duc, nous vivons ici dans une tranquilité parfaite, nous regardons cette campagne comme finie, et ce n’est que dans l’éloignement que nous pouvons nous flatter d’être pour quelque chose dans des événements de guerre qui puissent intéresser. Il faut au préalable que notre seconde division soit arrivée, que l’on nous envoye suffisamment d’argent pour payer même la solde de nos alliés si cela devient nécessaire, et que nos forces maritimes ne soient pas insuffisantes pour favoriser nos entreprises. En attendant nous faisons de notre mieux pour conserver le petit coin de terre que nous occupons et pour ne pas mourir de froid à Newport où nous passerons l’hiver, suivant tout aparence.

Nos scorbutiques sont guéris, mais nous avons des dissenteries qui nous désolent. Dites souvent

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et tout haut, Mon cher Duc, qu’il est indispensablement nécessaire de nous envoyer des soldats et de l’argent si on veut que nous opérions ici le bien que le gouvernement s’est proposé sans doute en nous y envoyant. Notre général se porte à merveille, il voit et administre tout ici avec une sagesse et une patience que nous admirons tous. Pour la belle jeunesse elle se désole des retards que la nécessité ordonne, et qui semblent éloigner les occasions de gloire qu’elle est venue chercher dans ce pais. D’ailleurs ils se portent tous à merveille, et sont du meilleur exemple.

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Chartiers à arrêter pour 2 louis par mois, ils ne sont engagés que pour trois mois.

M. Dumas, Collot, Ménonville, cher de Tarlé, M. du Bouchet, Lench, Blanchard, Corni, Vilmandry.

Le colonel Green et son rgt avec M. Head sont en retard pour joindre M. Washington. Le général à authorisé leur départ et désire qu’il ne soit pas retardé.

M. de Chatelux sur l’objet des rengagés.

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