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Nous pensons que c'est un devoir pour chacun d'entre nous de rappeler
à l'ordre celui qui ne respecte pas ce qui est convenu. C'est en cela
que nous serons vraiment des hommes libres.

Nous avons examiné encore bien des points, en particulier les problè-
mes que soulèvent des notions comme l'intérét, la propriété, la rému-
nération, la morale minimum commune.

Nous avons examiné les rouages de la Communauté, ceux de la Cité
telle que nous la voyons se dessiner.

Mais j'ai seulement cherché à résumer dans cet article l'aspect hu-
main qu'a présenté la session.

Voilà donc ce que nous essayons chaque jour de vivre, de concrétiser.
La Communauté est un homme comme les autres. Il se sent bien de
la même pâte humaine, faite de sueur et de crasse, mais profondément
vraie et belle d'élans généreux de recherches. Le Communautaire est
d'abord le gars qui accepte de reconnaître ce qu'il est en fait: rien à
espérér tant qu'on n'a pas établi son bilan de départ réel, et parfois
que d'illusions dégringolent! Après ça, le Communautaire, c'est celui
qui accepte de changer, de s'améliorer, qui est en marche.

C'est en cela que l'esprit communautaire différe de l'esprit bourgeois.
Celui-ci règne d'ailleurs aussi bien chez les patrons que chez les ouvriers.
Nous appelons esprit bourgeois l'esprit statique qui veut que l'on s'ins-
talle chaudement dans la vie, dans un coin bein capitonné, bien stable,
où tout est prévu, où l'on ne risque rien. L'esprit quit essaye d'instaurer
un ordre une fois pour toutes et qui n'en veut plus changer. L'esprit
qui veut que chacun travaille pour son compte uniquement, se fraye
sa place au soleil en marchant sur les pieds de ses voisins, sans acucun
scrupule.

En fait, la vie ne permet pas une pareille stabilité. Toujours mouvante,
il faut la repenser tous les jours. Il ne faut pas s'arrêter.

Mais quand on est en marche, on peut tomber, surtout si le terrain
est difficile. Ce qui importe, ce n'est pas d'être tombé, mais bien de se
relever et de reprendre la route. D'ailleurs, les copains sont là pour vous
aider. Le seul que nous ne puissions garder avec nous, c'est celui qui
refuse de se relever.

A tout cet ensemble d'idées, l'adhésion peut être vite donnée. Lequel
n'est pas d'accord pour que les copains fassent un effort, des efforts.
Car (enfin, il faut que cela change)! ...

Mais voilà, quand on est personnellement touché, ce n'est plus la
même chose. Cela grince étrangement, on est tenté de se rebiffer. Car
on n'est pas très habitué à se sacrifier pour les autres. Et ce qu'il faut
modifier profondément, ce sont les cœurs. Tout le reste n'est que chan-
gement superficiel. L'œuvre est de longue haleine, mais c'est la seule
constructive.

Je crois que nous sommes tous prêts à faire des efforts. Mieux encore,
nous les faisons, cahin-caha, chaque jour; et nous voulons continuer.

Dane GOURCY.

Sécrétaire de Marcel Barbu

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