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L'ASSISTANCE PUBLIQUE

une extension considérable, quand il devint sous Constantin la
religion même de l'Etat, il fallut créer d'autres établissements
plus grandioses, et c'est alors qu'on vit se fonder en grand nombre des hôpitaux et des hospices.

les sociétés antiques, où les hommes libres
étaient seuls comptés pour quelque chose, et
où la classe la plus nrnnbreuse, condamnée à
vivre et à mourir dans l'esclavage, n'avait
pas même le droit <le vivre, puisque le maître disposait à son gré de son esclave, ce
que nous appelons aujourd'hui "L' AssrsTAXCE PFBLIQGE" n'existait pas, ne pouvait
pas exister. Quelques philosophes avaient entrevu le principe
de l'égalité m.Lturelle entre tous les hommes; mais ancun d'eux
n'avait eu la pensée de chercher à faire pénétrer ce principe
dans la vie sociale ou dans les institutions politiques; c'est au
christianisme qu'il étuit réservé de le propager d'une manière
active en même temps que celui de la fraternité universelle.

Le moyen âge, birn que ce fut une époque <le foi ardente,
vit renaître l'esclavage sous le nom de servage. L'ignorance
était si grande alors, que tout en se disant et en se croyant
chrétiens, c'est-à-dire disciples d'une religion qui exlrnlte les
petits, qui fait de chaque pauvre un frère ou même un représentant de Jésus-Christ, on trouvait très juste et très naturel
l'asservissement du pauvre et la domination absolue du riche.
Dans cet nouvel état àe choses, on conçoit que l'Assistance
publique n'avait plus sa raison d'être ; ceux qui avaient besoin
d'être assistés appartenant à un maître, c'était celui-ci qui devait
en prenJre soin au nom de ses propres intérêts. Un capitulaire
de Charlemagne, édicté en l'an 80D, porte en effet que:

.A~S

"Les comtes prendront soin de leurs pauvres; que c'est une
ob1igation attachée à ln, jouissance du bénéfice et du domaine."

Dès les premiers sièclrs de l'Eglise, !'.Assistance pilblique se
manifeste par l'institution des cliaconies, puisque les diacres
n'étaient dans le principP- que des hommes chargés, sous la direction des évêques, de visiter les pauvres et les malades, de recevoir
l'argent destiné iL les secourir, et de distribuer les secours à
domicile: ils étaient aidé~ clans ces importantes fonctions par
les vierges qui, sous le titre de diaconesses, se chargeaient de
Yisiter les femmes pauvres ou malades. Il est vrai que cette
''assistance" n'était pas "publique," à proprement parler, puisque le~ secours n'étaient distribués qu'aux membres de la société
chrétienne, alors peu nombreux; mais, néanmoins: les diawnies
furent la première ferme des établissements de bienfaisance
fondés parmi les chrétiens. Lorsque le christianisme eut pris

Cependant, la plupart. des monastères distribuaient souvent
des secours qui semblaient présenter le caractère de !'Assistance
publique; mais tout porte à croire que ces secours se réduisaient
à héberger les pélerins et les voyageurs, ou à distribuer des
aumônes aux scrfR infirmes ou trop vieux pour travailler, qui
résidaient sur les terres dépendantes de ces monastères.
Les croisades vinrent bientôt apporter de notables changements; les serfs emmenés par les seigneurs pour combattre sous
leurs ordres, devinrent libres par la force des choses; beaucoup
d'autres purent acheter leur liberté en donnant à leurs maîtres,
pour subvenir aux dépenses de la grande entreprise, le pécule
qu'ils avaient péniblement amassé. D'un autre côté, les rois
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