1739 | chase by pirates | FRENCH

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The WPA abstract included with this record tells us that on December 14, 1739, the crew of the SS. Conte de Maurepas described their encounter with pirates to the notary of the French Superior Council. You can help us know more about this record by transcribing and translating parts of it here, or by checking out Heloise Cruzat's description of it which was published in the Louisiana Historical Quarterly, Volume 7, number 3, on page 518 in 1924.

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L'an mil sept cents trante neuf a le quatorsieme jour du mois de Decembre a bord du navire le comte de Maurepas de Bordeaux apartenat a M. Jung negocians dud. lieu & commandé par moy Louis Bernelot suiv. le passeport de Monseigneur l'admirail de France dont je suis porteur, led. navire armé de dix pieces de canon de quatre batards, & autres menues armes, trante deux hommes dequipage tout compris & deux passagers faisant ensemble le nombre de trente quatre personnes tous icy presante qui seront denommés au bas du presant verbal pour en Certiffier la veritté, faisant routte pour le fleuve du Mississipy en la province de la Louisianne lieu de notre destimation, ayant relevé a midy le Cap St Antoine en lisle de cuba au sud'est de nous a la distance de cinq lieues ou environ & entrant pour lors dans le golfe du Mexico & a une heure après minuit dud. jour [lunoy] quatorsieme tombant au [manoy] quinsieme dud. mefaisant a vingt lieües dud. Cap St Antoine dans le nord nord ouest & par aussy par la lattitude nord suivant nos cartes de 22 degres 55 minutes & par la longitude 288 degrés nous avons été supris a laditte heure d'entendre tires la ditte heure un loup de canon derriere nous a balle qui a passé sous le vent a nous en meme temps ayant regardé & a la faveur d'un beau clair de lune nous avons apercu un batteau qui etoit dans nos eaux qui nous chassait a toute voilles etant a la distance dun gros quart de lieu de nous, ce procedé nous a fait creindre que ce pouvait estre quelque mauvais Nre. (navire) etant bien assurés qu'a notre depart de France qui a été le six du mois d'octobre dernier s'etant ecoulé soixante huit jour depuis notre sortie de la riviere de Bordeaux , il netoit aucunement fait mantion de guerre contre aucune couronne etrangere, ce qui nous a obliger de nous tenir sur nos gardes du mieux qu'il nous a été possible, led. batteau s etant aproché de plus près nous a tiré un second coup de canon & la balle a passé au dessus de nos mats & peu de temps après nous en a tiré un troisieme qui nous a cassé une poulie courente dans nos manoeuvres ce qui nous a affirmer dans notre croyance que s'etoit un mauvais navire forban ne pouvant avoir dautre idée nous voyant assaillir de la sorte a une heure indue, car cy seut été vu Nre. (navire) qui eut eu besoin de nous parler il etoit meilleur voillier que nous il pouvoit nous suivre jusquau jour a une distance honnette ou du moins comme

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(4243.) il est usité dans la pratique de la navigation arriver sous le vent a nous a la portée de la voye pour loir cela nous auroit assuré que ce n'etoit point un mauvais navire mais sa mauvaise maneuvre nous a fait mal augurer dud. batteau & jugeant qu'il ne convenoit point d'abandonner ainsy le bien dun bourgeois qui nous la confié sous notre direction, & d autant plus ne sachant entre les mains de qui nous pouvions tomber pour la suretté de notre vie et de notre liberté nous avons pourveu a notre deffance, voyant que ledit batteau marchoit mieux que nous & qui nous chassoit toujours dans nos eaux a coup de canon & nous menaçoit dun abordage nous avons fait passer nos deux canons de derriere dans la grande chambre pour nous servir de retraitte nous avons tiré un coup sur led. batteau pour l'obliger a nous abandonner ou a rester jusqu'au jour s il avoit besoin de nous parler mais tout au contraire nayant fait aucune mention de cet avertissement il c'est aproché de plus près toujours dans nos eaux & a la portée du pistolet il nous a tiré toute sa bordée en canons & pierriers & puis nous a fait une decharge de sa mousquetrie ce qui nous a beaucoup endommager tant dans les corps de mats vergüe voilles poutres & maneuvres dormantes que courentes dont je feray cy après etat general de toutes les avaries recües, nous avons repondu a sa decharge par deux coups de canon de retraitte & fait une decharge de notre mousquetrie ce qui la obligé de se laisser culer & peu après est revenu a la charge s'etant raproché de nous toujours dans nos eaux nous luy avons encore tire un coup de canon de retraitte mais continuant de nous aproché nous a tiré sa seconde bordée dartillerie & mousquetrie dont plusieurs balles ont porté a bord poussées par ses pierriers cela nous a de nouveau beaucoup fracassés, le Sr. Mathieu un de nos passager a reçu un coup de balle a mousquet dans le bras droit qui luy a perçé ajour ayant entre pour un coté & sorty par lautre une balle egallement a cassé le feu dun fusil entre les mains du S. Labrousse pilote de bord dont leclat ne luy a fait quegratigner un peu le poulce, nous avons repondu a cette seconde bordee par deux coups de nos canons de babord ayant fait vu peu arrivés

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par travers & fait une decharge de notre mousquetrie alors lequipage dud. batteau nous a crié mais nous navons rien compris a ce qu'il nous disoit son langage etant etranger pour nous je suy ay fait sepandt. repondre & dire que nous etions de Bordeaux, que nous etions françois alors nous avons apercu un pavillon sur son beaupré qui nous parroissoit noir par l'obscuritté joint d un bruit confus de voyes & hurlements terribles acompagnés d un son lugubre d un tambour ou nous ne comprenons rien mais nous avons toujours creint que ce feut un forban espagnol nous avons arboré notre pavillon françois cela na pas empeché qu'il ne nous ait donné une troisieme decharge de toute son artillerie & mousquetrie ce qui nous a mis hors d'etât de pouvoir maneuvrer pour continuer notre routte la pointe du jour ayant pareu nous avons distingué pavillon anglois en meme temps nous a fait crier par un interprete qu'il etoit anglois de la Jamaique et que nous avions qu'a metre notre canot dechoir & porter notre passeport a son bord ce que nous avons sur le champ executé etant obligér de seder à la force superieure. le Sr Labrousse lieutenant de bord a été dépeché avec cinq matelots de notre equipage pour porter led. passeport aud. capne. (capitaine) & luy ayant presanté il la fait lire par son interprete lequel a dit estre dun main qu'il nous faloir prendre la routte de la Jamaique avec luy pour [able] par devant le gouverneur de laditte Isle ce langage ayant surpris led. Labrousse il luy auroit represanté que nous netions point en guerre & que sil nous menoit a la Jamaique cela nous occasionneroit une perte considerable tant par le retardement que par les nouvelles depances que nous serions obligés de faire nayant simplement que les vivres qu'il nous faus pour nous rendre a notre destination joint aux gages des equipages qui alloit haut & plusieurs autre raisons sembables mais led. capne (capitaine) ne faisant aucune mention de toutes ses represantations a fait retenir led. Labrousse avec les gens de notre equipage qui etoit avec luy a son bord & a envoyé une trentaine de ses gens a notre bord qui ont amené notre pavillon & arboré celuy d'angleterre ils ont saisis du Nre (navire) des clefs armes & de tout ce qui en depand & nous ont oté tout commandement ils ont envoyé encore de nouveau une partie de notre equipage qui restoit a notre bord au sien Ils ont agrée

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le Nre (navire) & changé une partie des voilles ont pris ladite routte de la Jamaique ses gens pillant a toutes mains ce qu'ils peuvent attraper & faisant bombance du peu des vivres & victuailles qui nous restent, sur les deux [bieres] après moy le capne (capitaine) aud. batteau est venu a bord pour visiter s il ny avoit pas de marchandises angloises mais nayant rien trouvé il nous a contraints de donner les clefs de nos coffres & ayant trouvé les pacquets de la cour adressés à Messieurs de Bienville & Salmon, command. (commandant) & comm.re (commissaire) ordonnateur a La Louisianne qu'il a ouverts avec divers autres pacquets, [pastientions] qu'il a tout leu de tout quoy nous avons chargé notre presant proces verbal que je certiffie veritable & de bonne foy presents touts ceux du navire cy après nommés pour en certiffiés afin de valoir comme de raison. Bernelot Labrousse Coquillo Douteau Pasage Mathieu Passage Decouzt Lyzand

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65 # C 39

YEAR 1739 DECEMBER 14 PP. 1424243-44-45

Report of Chase by Pirates. Crew of SS. Conte de Maurepas recount their encounter with pirates.

Listed in the Louisiana Historical Quarterly, Vol. 7, #3, Page 518, July 1924

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