Page 24

OverviewVersionsHelp

Facsimile

Transcription

Status: Indexed
Show Translation

Left page

conversation intéressante. Le docteur Lévy a écrit une préface au livre
L’Alcool contre la France, de Maurevert, dont je lui parle ; c’est
curieux de voir les littérateurs nombreux qu’il a fréquentés, et celui-
là même traité comme médecin ; il a été rédacteur à L’Éclaireur
et devenu antijuif. Mais Dr Lévy ignorait son livre des plagiats qui le
place dans un haut rang littéraire.
Maurevert p. 14 Saint Ignace de Loyola a littéralement copié les
Exercices spirituels de l’abbé de Montserrat, Cigneras, mort [en] 1510.
Cicéron, au 5e chapitre de ses Questions Tusculanes, a écrit : [Latin] Vivere est
cogitare [/Latin]: je pense donc je suis.
Pour résoudre le problème du plagiat, Anatole France a trouvé la formule chez le
philosophe sceptique La Mothe Le Vayer : « L’on peut dérober à la façon des abeilles
sans faire tort à personne, mais le vol de la fourmi qui enlève le grain
entier ne doit jamais être imité. » Anatole France dit avec subtilité : « Une situation
appartient non pas à qui l’a trouvée le premier, mais bien à qui l’a
fixée fortement dans la mémoire des hommes. » Le pillage de l’idée ou
de l’invention n’est rien ; seul est contemptible le vol de l’expression ;
la forme est l’essentiel. L’originalité ne réside qu’en la forme. Le
vol de l’expression c’est le plagiat.
Le chevalier de Lignières accusait le sévère Boileau, régent du parnasse :
Sans choix et de mauvaise grâce - Il pilla presque tout leur bien.
Il s’en servit avec audace - Et s’en para comme du sien
Et blâmant nos meilleurs poètes - Par ses satires indiscrètes

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

Right page

Il trouve sa gloire aujourd’hui…
En vérité, je lui pardonne - S’il n’eût mal parlé de personne
L’on n’eût jamais parlé de lui.
Vendredi 28 [mai 1943]. Me Fonzes me communique que par l’intermédiaire de M. Beltramo,
directeur du Commissariat aux affaires juives, mes bijoux seront retirés
de la vente. Il demande 1 000 francs que je peux payer quand je veux. Je
lui remets 500 francs avec mes remerciements immédiatement. Ainsi cette affaire
paraît se dérouler à souhait. Mais il passera du temps avant
qu’on me remette ce qui m’appartient.
Samedi 29. Mme Wallach nous a convoqués avec beaucoup d’autres israélites au
petit théâtre du quai Saint Jean-Baptiste pour une audition de
Mozart, concerts disons en Ré où elle manie avec art le piano : Un
M. Rosel a joué très bien du violon, Romance de Beethoven. On se
croyait à [geo] Strasbourg [/geo] avec tant de figures connues. Actuellement il y a tout
de même plus de coreligionnaires ici qu’autrefois. Le chef d’orchestre
était M. Robert Cassin que je ne connais pas. Le tout a beaucoup plu.
Dimanche 30. Anniversaire de Monique. Qu’a-t-on parlé et discuté
cette petite qui a maintenant 7 ans ! Quand se reverra-t-on ?
Lu de M. Noa Weidenfeld le livre [German] Die Früchte des Zorns [/German], roman de
John Steinbeck (The Grapes of Wrath ) traduit en allemand par Claus
Lambrecht, Humanitas-verlag Zurich 1940 ([German] Motts : Carol wollte dieses
Buch, Tom lebte es [/German]). Livre étrange, s’occupant d’un monde très

Notes and Questions

Nobody has written a note for this page yet

Please sign in to write a note for this page