Livre de Philippe de Navarre

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LIVRE DE PHILIPPE DE NAVARRE. 491

sans ce que cos y eust dones en bataille; et puis avenist que un plusprochain de lui venist avant et dist que 1'apel de Tautre et le 1 pais fu barat, et que celui qui estoit estrange ou loin tain fist Tapel et la pais por tricherie, por delivrer le mur trier et tolir le droit 2 dou prochain, a cui le murtre touche et taint plus que celui; et disant ce se clamast par Tassise dou murtrier qui auret pais faite; aucunes gens dient que par estoveir couvendroit que il se prist a lui* & ce, enten je, que celui qui est apel6 peut bien mestroier 5 quant le premier apelor Tapele ; car il peut neier le murtre et offrir que il s'en deffendra tout ausi come la cort esgardera, et dire que & celui qui Tapele ne se veaut il prendre, se la court ne l'esgarde ; por ce: car 4 il est estrange et lointain dou murtri, et que plus prochain de luy y a qui par aventure vendreit avant et Tapelleret. Et quant la court aura ce entendu et ce que le premier apelor dira, se la court esgarde quil se doie prendre & lui, coment que il seit, apr6s de pais ou d'autre choze que Tapelor en face : que plusors chozes en peut faire 5 ; car il peut dire que il ne savet pas la verite, quant il Ta pela, et que il est ores certify quil n i a coulpe, et est prest de paier la fause cla mor. Ou se il s en peut fouir et ne vienge 6 au jour de la bataille que la court aura don6 ]k por choze que le premier appelor en face de pais ou d'autre choze, se la court aura esgard6 que celui qui est apel^s s'en doie prendre k lui por riens que li aveinge d'autre apelor, la court n esgardera que cil qui fu apel6 et par esgart de court se prist & Tautre appelor, s en doie prendre a autre, et ensi sen ira quites dou seignor et de la court. Se le seignor veaut bien faire, il doit tousjours aver champions et armes de bataille*. Et se il avient que aucun ou aucune de ceaus ou de celes qui pevent apeler par champion veaut apeler, et il n a poer de que il le puist faire, le seignor, pour son honor et pour ce que il est tenu de faire justize et de secorre les besoingnous, de ce quil a ou il peut recovrer lor doit doner. Et se aucun apelor, qui ne soit home dou seignor, veaut apeler aucun ou aucune souffraitouse de ceaus ou de celes qui pevent metre champion, et le seignor entent que la per sone apetee nest coulpable, ausi bien doit il aider k Tapel6 come k 1'apelour.

CHAPITRE XVII.

Des plaiz qui sont entre seignor et home, qui sont mout perillous 7 .

Selonc ce que je ais entendu par plusors sages qui jadis furent, dont Dieu ait les armes, par sa misericorde 8 , et por ce que je ais veu et oi et selonc mon avis meismes ; par ces trois 9 raizons ou par aucune d'elles, si come je suis remembrant et par mains 10 , vous dirai aucunes paroles de plais qui pevent estre entre le seignour et home, qui moult sont eniouses et parillouses. Et tousjours dit Tom que entre seignor et home n a que la fei , c est k entendre que moult doit estre espeluch^e 11

1 La. b. — 2 Le mar. b. — 5 Mostrer. b. — 4 Por ce que. b. — *Ce que plusors en pevent faire. b. — 6 Oa s'en puetfuir que il ne viegne. b. — 7 b. Ce chapitre est le xii* dans b. — 8 b. — 9 Quatre. b. — 10 Et par main. b. — 11 EspurgSes. b.

* Cette recommandation de tenir toujours a la dispo sition des parties, des champions etdes armes, nedoit pas surprendre quand on voit Godefroy Blondel faire

hommage, en i?56, en qualite de champion attitre, aux magistrats de la commune de Beau v ais. (Bouquet, Droit public de la France, 1. 1, p. 437, Pr.) •

6*.

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m ASSISES DE LA HAUTE COUR.

It esclarzie et nete lor consience, si que la fei y soit sauvee ains que il entreat !n auerele- et ie los et conseill a bone fei a tous mes amis , aussi as seignors come Is autres que il ne soient qucrelous ne anguissous 1 ne riotous ne volontous de ^laidoier'et que il laissent avant partie de lor raizon ou toute teil pent elle estre; L de bien petit ochoizon avient grant mal en court et dehors as quereleorset as riotous; et Ion dit tousjours que les souffrans vainquent', se ce ne n est choae de auei om ait grant honte ou damage, et cclui qui plaidie en court de son cors ou de son heritage porte son chief en son geron et le heritage en la paume': car maintes fois est Ton mal conseille, et set Tom mal requerre et mal respondre, et aucune fois est mal entendu et mal jugie par non sachance la querele ou autre m ent: et coment que ce soit, de legier pent cheir ce que est ou geron et ce de la paume espandre. Et je fai bien acrere de ce sermon, car je sm envieilh en plai dantpor aufrui, et par la grace denostre Seignor mW avenu que je neplaidiais onques de querele moie qui fust conduite par esgart de court : et Dieu par sa pitte me deffende que faire ne le me 7 covienge.

CHAPITRE XVIII.

Ici ornb quant on est garni de previlige (

Celui qui requiert a son seignor choze qui seit de fie, il doit estre garm, sil pent de previlege ou de 9 recort de cort. Le recort pent estre en deus manures. L'un'e est dou don , Vautre se la court a veu et saisi et tenant de celui heritage et usant come de son fie, celui qui le requiert ou son ancestre. Et se ce est de l'ancestre, et le seignor veut dire que il ne seit que celui Be fust de son ancestre, il esteut 10 que le requerant preuve le parentes: et s'il le peut prover par deus loiaus garens de la loi de Rome, homes ou femes, bien baste : en garentie de pa rentes cm d'aage n a nules tornes de bataille de querele qui soit de seignor a home et dome a seignor". Et les garens ne sont mie tenu de dire: «Nous savous que . teil fu parent de teil ; » tant sans plus doivent dire : « Nous veimes et oimes que « teil tenoit por son fill loial tel, et il lui pour son pere \ . Et ensi clamoient un lautre. Et qui est garni de tout ce qui est dit dessus peut requerre seurement ce

• Angoissous. b. - 2 De chose, b. - » Porte son chief en son giron et le tient en sa paume. b - » b. - 5 Ef coment one ce soit legierement pent cheoir ce gui est en giron. B.-'Jusgaesh esgart de cort b - _ Tme. a. - • Coment fon doit estre garnit de privilege ou de recort de court, b. Ce chaptre est le sm de b. » De privilege n'est pas dans b. — 10 Estaet. b.

Wre 4 la juridiction ecclfeiasUque, a laqurfle appwle nait. le plus souvent, la connaissance des <*> de P»" renti, et que les limites de cette concession auraient M fort reslreintes. si elles n'avaient compns que les affaires dans lesquelles un seigneur et un vassal pia. daiant 1'un contre I'aulre. _

• Dans ce cas, le, garants etaient de ***** moins, qui declaraient ce qu'ils avaienl vn, sans emetW aucun jugement; car s ils avaient exprimi leuropuuoa personnel, il naur.it plus « possible dempecW ia partie adverse de les demenlir. et le combat sen serait suivi.

• Navarre repele ce proverbe dans les Quatre tens d'aage dome (Bibl. roy> fonds fran9. n° 198), ou on lit: « Li bon soufreor vainquent tout. »

b D'ou il resulte que le combat pouvait avoir lieu , en matiere de parente, entre vassaux; ce qui est cou traire a I'opinion qulbelin developpe en divers en droits. (C. clxi, p. aA6-a5o.) Les motifs qui! donne de la prohibition du combat en ce cas etant gene raux , nous ne voyons pas ce qui pourrait justifier la restriction introduite par Navarre. II faut d'ailleurs re marquer que cette defense de lever un garant de pa trenle, etail une concession faile par la juridiction secU-

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LIVRE DE PHILIPPE DE NAVARRE. 495

que est fi6 ou de f\&> Et ji ne soit il garni de ce, se le seignor veaut errer a bone foi, il peut saver par gent aucune 1 ou par vois comune ou par anciene 2 renom^e que ce heritage a est6 dou lignage au requerant , et que par longe teneure de mescreans ou d'autres ennemis en ait est6 longement dessaisi le requeror ou ces ancestres, rendre lidoit, sil ne veaut maligner\

CHAPITRE XIX.

Ici orr£s coument Tom requiert k son seignor son fi£ ou partie de son fi£ 3 .

Quant Tome requiert au seignor, se il doute que il ne soit eslongies au chief de sa requeste, peut dire que ce que il li a requis veaut il que il li face pour tant com il li a dit ou fait dire , se la court Tesgarde : et y mete retenail. Et se il ensi le fait de la dessaisine, se il Ta requise faizant ce que il li a offert de preuve ou d'autre choze, son esgart premier requis ira avant par raizon; et se le seignor na ne tient 4 ce que Ton li requiert , il peut respondre que il ne Ta ne ne 5 tient. Mais se le requerour veaut requerre et demander a celui qui Ta et tient, il Ten fornira raison 6 par sa court, et, ce faisant, il en veaut demorer en pais, se la court Tesgarde : et mete retenaill. Mais sil avenist que le seignor ou aucun de ces ancestres en ait mis en saisine en aucune maniere celui qui le tient ou son ancestre, coument que il ait le fi6 enpeschte sans esgart et sans coinessance de court, le re-

1 Par gen ancienes. b. — 2 Ou par aucune. b. — 3 b. Ce chapitre est le xiv* dans b. — 4 b. — 5 b. — 6 b. ,

* Philippe de Navarre est dispose a placer l'autorit6 des seigneurs au-dessus des assises et des usages , en all£ guant toujours des motifs tres-raisonnables , mais qui etaient en contradiction avec les principes de la f£oda lit£. Ibelin , qui d^finit avec tant de precision 1'autorite d'un record, ou d'un privilege, n'admettait pas que la volont£ du seigneur, fondee uniquement sur sa con viction person nelle, put tenir lieu de ces deux sortes de preuves judiciaires. Cette diversity d'opinion repose t-elle sur des changements qui se seraient operes dans la jurisprudence du royaume de Chypre , pendant l'es pace de temps qui s6pare les epoques ou ces juriscon sulle* £crivaient, ou bien est-elle le resullat de leurs opinions individuelles ? Ii est difficile de repondre avec certitude a cette question. Cependant nous dirons que Navarre etant ne\ et ayant M elev6 dans un pays ou 1'autorite royale avait pris de grands developpe ments, devait £tre naturellement end in a etendre le pouvoir du seigneur au dela de ce que pennettaient les assises et les usages du pays ou il £crivait ; tandis qulbelin ob&ssait entierement a l'impulsion des id6es aristocratiques.

II est permis de supposer que Philippe de Navarre , quand il exprimait cette opinion, avait presente a la memoire une circon stance que Thistoire a recueillie, et ou Philippe Auguste, qui se trouvail alors en Palestine, restitua aux anciens propria (aires tous les heritages de pendants de la ville d'Acre, en s'eclairant, non sur des records ou des privileges, mais sur de simples declara tions de temoins : genre de preuve qu lbelin ni Phi-

lippe de Navarre n'admettent pas en semblable ma-

tiere.

Apres la reprise de Saint-Jean d'Acre , en 1 191 , • Li tborgois d'Acre et les gens qui heritages i avoient t devant ce que les Sarrazins 1'eussent prise, se traistrent

• a lor heritages et les vodrent avoir, mes li chevalier sou tdoier qui prises les avoient, distrent qu'il n'en ren-

• droient point, car il ne les connoissoient , et qu'il

• les avoient conquis sus les Sarrazins. Les borgois d'Acre

• vindrent au roi de France et li crierent merci, qu'il

• ne ne fussent deserites; car il n'avoient lor heritages « engages ne vendus, mes li Sarrazins lor avoient tolus, «et puisque Dame Dieu 1'avoit rendue as Crestiens, « n'estoit pas raison , a lor avis , qu'il les deussent perdre, < mes por Dieu meist il conseil. Le roi dist que si fe-

• roit il volentiers. II manda le roi d'Engleterre et les

• barons de Tost. Quant il furent venus le roi lor dist, « que ainsi 1' avoient les borgeois d'Acre requis de mettre « conseil en lor heritages ravoir. Apres lor dist qu'il n'es-

• toit mie en la terre venu por maisons ne por heri « tages acquerre , mes por la terre secorre et metre en

• mains des Crestiens , et bien li estoit avis , puisqu*il

• avoient la terre conquise, que cil qui heritages i avoient « ne les devoient par droit perdre et tel estoit son conseil.

• II s'i accorderent tuit et distrent que bien estoit a faire. ■ La otroierent les diu rois et tuit li autre , que quiconques « pOrroit mostrer, par bons tesmoins, que l'heritage eust

• M sien , com li delivreroit. » ContinUateur de Guil laume de Tyr, 1. XXIV, c. ix. (Martene, Amplissima Collectio, t. V, col. 634.)

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494 ASSISES DE LA HAUTE COUR.

queror peut dire au seignor: « Sire, k voz qui estes mon seignor, doi je requerre « et requier mon fi6. » Le seignor peut respondre plusors manieres de raizons, se elles sont en celui cas, se le requeror ou son ancestre a vendu ou don6 le fi6 par Tassise ou Ta encombr6 en aucune maniere en la court; ou se il Ta recomand^ au seignor an et jor, et Tan et le jor n est encore pass6; ou sil est defailli de servize, et Im seignor s'en est claims, et Fa eu par court et ne Fa encores tenu tant come 1'amende porporte. Pour chascune 1 de ces raizons se peut le seignor deffendre par esgart de court, s'il entent que il le puisse faire loiaument. Et se il a est6 forjugte, lui ou son ancestre, ou que il fu n6 apres se que son ancestre fu forjugte, deffendre se peut le seignor par esgart; et se il fu n6s avant que son ancestre fu forjugte, le seignor le peut metre sur 2 esgart, et metre retenaill. Et se il est heir costier qui ne soit mie dessendu de celui qui fu forjugte, et il requiert le heritage come droit hair de celui qui fu seignor de fi6 avant que Tautre fust forjugi^, de celui ne di je ores rien, ne oi ne non a .

CHAPITRE XX.

Ici orris coment les heirs entrent en saizine de heriter fi£s ou de leurs 5 yritages.

Quant Dieu fait son coumandement daucun ou d'aucune qui ait fi6, s'il ait fil ou fille loial qui soit d'aage, il se peut bien saisir dou fi6 sans parole au seignor: car Ton dit clairement 4 que de ce dont pere ou mere meurt saisi et tenant come de la soe choze, fil ou fille demeure en autel saisine come pere ou mere avoit quant il ala de vie & mort b . Et s'il avient que Teir soit mermes d'aage, et aucuns ou aucune qui li partienge de \k dont le £6 meut, vient avant et requiert le bai liage 5 si com il doit, il a le fie 6 ; mais l'enfant ne doit mie estre en sa garde, se le fi^li peut escheir c : en cest endreit a une vielle 7 assise rim^e 8 que Tom dit come proverbe,

Ne doit mie garder 1 aigriel Qui en doit avoir la pel 9 .

L'enfant doit estre en la garde dou plus prochain de ses parens ou amis a cui le fi6 ne peut eschair, et doit aver son vivre covenablement de son fi6. Et se il est seignor, par acort del coumun de ses homes doit estre gard6 son cors et ses forte reces et doit avoir 10 son vivre honereement, et les fortereces garnir covenable ment des rentes de la seignorie n .

1 Come T amende pour ce. Pour chascune. b. — 2 Ssur. A. — 3 b. Ou delaet. a. Ce chapitre est le xv* de b. — 4 Derement. b. — 5 Le baillage dou jii. b. — 6 R Fa. b. — 7 b. — 8 b. Rimeiet. A. — 9 Vielle assise rimie qui dit touz jours come proverbe : Ne doit garder Veignel qui veat aver la pel. a. — 10 b. Ail. A. — 11 Son vivre covenablement de son jii. B.

* Livre d'Ibelin, chapitre clv, p. a 3a. • 1'heritage ne poit discender, avera la gard de la terre et k Id. c. cli, p. 337. « del heir. Si la terre descendist a Theire de part le pier,

* Id. c. clxx, p. a6i. On lit dans Littleton, Insti- «donques la mer ou auter procheine consen de part la tutes, section ia3 : t Item, en tielx tenures en socage, « mere, avera la garde. Et si le terre descendist a 1'heire « si l 1 tenant ad issue et devie son issue esteant deins Tage « de part la mere, donques le pier ou le prochein amy de « de xiv. ans, donques le procheine amy de Their a que « part del pier, avera la garde. •

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LIVRE DE PHILIPPE DE NAVARRE.

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CHAPITRE XXI 1 .

Ici orr£s quant Fair est de quinse ans, coment 2 il doit requerre dou roy 5 son fi£, non mie dou baiil.

Quant Fair dou vav&sour est d'aage de quinse ans complis* il ne doit mie requerre son fi£ k son bail, mais au seignor 11 doit oflrir son homage et don servise ; et si doit dire* se le seignor * ou le bail mescreeit que il ne soit d'aage, il l'offre k proyer all seignor si come la court esgardera : et la preuye doit estre teil com yous av6s oi autrefois dessus qud Thotn doit prover aage. Le seignor qui est ienus as deus, doit garder le bail en sbn baiiliage jusques au parfait de quinse ans; et doit metre 1'eir en son heritage, qtiant il ert d'aage; et de 1'eir doit receyer preuye, se il est mescreu dou seignor por son servize* ou dou bail por son profit. L'eir le doit proyer ausi coin il est dit dessus; et se il nest mescreu d6 l'aagfe, le seignor doit tantost rtcever son homage, et li doit comander que il voist en son heritage dont il efct en saisine par son dreit , pour ce que son pere ou sa mere en morut saisi et tenant; et il doit aler en sa teneure, puisque il est d'aage : son bail ne peut rieli dite contre l'eir qui vaille, car l'eir ne se doit partir dou seignor b .

CHAPITRE XXII 5 .

A qui le baiiliage dou fi£ puet et doit venir 6 .

Baiiliage c ne doit 7 nus aver, se le fi6 ne li peut escheir, fors que en une ma niere, se l'eir a pere ou mere : lequeil qu il ait 8 des deus, celui enporte le baiiliage de tenir le fi6 9 devant tous autres parens, par 1'assise. Et bien est aparant que ce est assise : car dreit ne donast mie que celui qui ne taint au conqueror dou fie, eust le baiiliage et le profit par deyant ceaus qui li taingnent et k qui le fid peut escheir. Etle baiiliage de pere ou de mere est enterin; car il a le fid et l'enfant en garde, pour ce que l'escheite dou fi6 ne peut venir & lui d .

1 Ce chapitre est le xvf de b. — 2 b. — 3 Dou seignor. b. — 4 b. puet. fe. — 8 Que il voudra. b. — 9 b.

5 Chapitre xxxui de to. — t b. — 7 Ne

* L'auteur a employe dans la rubrique le mot roy, et il se sert ici du mot seignor. On ne peut douter que, pour lui ; ces deux expressions ne fussenl synonymes. Ce pendant, nous ne croyons pas que Philippe de Na varre , Jean d'Ibelin , le Tort et Jacques d'Ibelin aient employe habituellement le mot seignor, sans avoir eu une intention, qti'il est bon de faire connaitre. Les assises de la Haute Cour £taient destinees a servir de loi a la juridiction supe>ieure dont le roi £tait le chef; mais elles recevaient egalement leur application dans les tri bunaux de tous les seigneurs qui jouissaient de cour, coins et justice. Ces tribunaux etant nombreux, a v aient plus sou vent que la Haute Cour {'occasion de determi-

ner 1' usage et de fixer la jurisprudence; il ne faut done pass'elonner si, dans leurs enseignements, les juriscon sultes semblent pi u tot s'adresser aux chefs de ces cours qu'au souverain lui-meme. Voyex page Aio, note a.

Philippe de Navarre commence, dans ce chapitre, par s*arr£ter sur une idee qui £tait necessairement sous en ten due. Des que le bail faisait lui-meme hommage au seigneur pout* son baiiliage, 6videmment le pupille ne devait pas adresser sa requete au bail.

b Livre d'Ibelin, chapitre clxix, p. 269; Beaumanoir, c. xv, p. 86.

' Ce chapitre est la fin du clxx" d'lbelin.

d Ibelin ni Philippe de Navarre ne s'etpliquent pas

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