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gens ignorants se moquent de ce qu’ils n’en-tendent pas, Voltaire
lui-même ne discute que quand il comprend. S’il ne comprend
pas, s’il fait de l’ironie, c’est qu’il n’a rien à dire. Son ironie
n’est que le masque ou le déguisement de son impuissance. –
Le repos n’est pas de ce monde. Quand la paix se fait autour de nos
idées, c’est le commencement de leur mort. On ne se sentirait pas vivre,
si l’on n’avait pas d’adversaires. Ne redoutons pas les colères, mais
l’indifférence du public.
Les premiers des modernes qui aient entrepris de constituer une morale
purement laïque sont Érasme et Rabelais. À l’amoralité de leur morale
nouvelle se sont de suite opposés Luther et Calvin.
Quand on s’étonna devant Frédéric de Prusse qu’il comblât Voltaire de tant d’honneurs
et de tant de faveurs, il dit : C’est un scélérat, mais je veux apprendre
son français. –
Si le mot d’irrationnel est synonyme, non pas du tout de déraisonnable
ou d’absurde, mais d’inexplicable ou d’inaccessible à l’effort de la
raison, on convient généralement entre gens de bonne foi qu’il y a
de l’irrationnel au fond ou à la base de tout.
L’homme de la rue se fie à un subjectivisme qui lui permet
de repousser les principes religieux aussi bien que les conclusions
les plus certaines de la science, de l’astronomie aussi bien que de la
physiologie. Ce subjectivisme érige sa propre intelligence en souverain juge
de toutes choses et fait ainsi de son degré d’éducation ou de culture, si

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médiocre qu’il soit, la mesure de la vérité. Il ne défère surtout à
aucune autorité. C’est là le plus grand mal dont souffre le judaïsme.
Le judaïsme ? l’humanité. –
Auguste Comte, Système de politique positive I 260 La prière n’est pas
inséparable des intérêts chimériques qui l’inspirèrent aux premiers
hommes. La systématisation catholique tendit toujours à l’en dégager.
Depuis saint Augustin, toutes les âmes pures ont senti que prier peut
n’être pas demander. « Dans l’état normal de l’humanité, la prière purifiée
de tout calcul personnel deviendra, selon sa vraie destination morale,
une solennelle effusion individuelle ou collective des sentiments généreux,
toujours liés aux vues générales. Le positivisme en prescrira la pratique
journalière comme propre à combattre les impulsions égoïstes et les idées
étroites qu’inspire ordinairement la vie active. »
Dans La Revue juive (novembre 1925) une poésie de Bialik : Le peuple est une herbe
fanée, où il dit : Des siècles de vie vagabonde et l’exil trop long.
L’ont fait rejeter son âme – Et l’ont vidé de pensée
Accoutumé au bâton et au fouet – Il ne souffre plus de l’honte de l’âme
Mais il gémit aux coups que son corps reçoit…
Ah, il ne se réveille que si le fouet le secoue,
Il ne se dresse que si l’horreur le soulève (trad. Micka Rabinovitz)
Lundi 14/VI [1943]. Pourquoi je suis contre notre république parlementaire : La démocratie égalitaire
est incompatible avec l’existence de la propriété privée et le radicalisme
poursuit une chimère.

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