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René Pinon dans la Revue des Deux Mondes p. 477 du 15 mai 1936 (après les
élections avec une majorité d’extrême gauche) Quel que soit le
chef du gouvernement de demain, son destin est dès maintenant fixé :
il ne peut éluder les fautes qui s’imposent à lui en vertu
même de son origine. Les élections de 1936 marquent une
date dans l’histoire de la République, elles inaugurent la phase
socialiste, … la dernière.
Le comte de Gobineau avait découvert dans ses papiers certains indices
le rattachant par ses origines à une famille normande, descendant
d’un pirate norvégien, ce fameux Ottar Jarl qui lui-même appartenait
à la postérité d’Odin. Ces belles certitudes ayant illuminé
son esprit, un pas suffisait pour l’élever jusqu’au principe
qui inspira désormais toute sa littérature, à savoir que la vraie
aristocratie est l’ancienneté et l’ascendance et que l’homme
du nord, homo linnaeus, le Norvégien et le Normand, appartient
à la mieux titrée de toutes les races, la race aryenne. Gobineau
reconnaissait lui-même que cette idée-maîtresse, il l’avait
« d’instinct » en naissant et qu’il « l’avait reçue de son enfance ».
Doué d’une puissante imagination, convaincu que l’âge d’or est
dans le passé, ce Gascon qui était de prestance médiocre, et pas
du tout conforme au type avec sa peau bise et son nez en lame de
couteau, lançait en pages abondantes et grandiloquentes la
thèse qui fait une race supérieure des hommes grands, blonds,

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aux yeux bleus, à la peau claire, comme vrais descendants
de la race mère, venue d’Asie. Or, les Asiates sont des jaunes
ou des bruns, aux yeux et au poil noirs, aux paupières tirées,
à la carrure petite, au faciès aigu. Mais ces objections et
tant d’autres qui ne lui venaient pas à l’esprit, ou bien il s’en
prenait aux mésalliances et aux mystères des hérédités. –
Samedi 26. Belle conférence du Dr Lévy chez nous ; amené Mlle Crailoha,
mer guérie et devenue une belle jeune fille très vivante par un traitement
de la thyroïde, tout le monde était enchanté, surtout lui après un petit compliment
que je lui ai fait dans une petite allocution qui a clos ces séances pour
les vacances. All right. Nous étions 23 personnes.
Cézanne, qui était un saint de la peinture comme Flaubert pour la littérature,
un ermite, qui mourait à la tâche et ne se relâchait pas de son
effort tout en sachant qu’il n’entrerait jamais dans la Terre promise,
le jour de l’enterrement de sa mère qu’il adorait, ne parut
qu’à l’église et s’abstint de suivre le convoi au cimetière pour
ne pas perdre deux heures de travail. Ce trait féroce faisait l’admiration
de Rilke : C’est à ce prix qu’on mérite le ciel.
Revue des Deux Mondes 15 juin 1936 Mon Temps p. 811 Gambetta avait
la curiosité des choses de l’esprit. Il récitait avec fidélité et entraînait
en grec des périodes de Démosthène ; il avait la mémoire bourrée des
classiques latins et français. Il était un spiritualiste, croyant à un être
suprême, créateur et ordonnateur. Il avait passé son enfance au

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