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leur départ définitif. Quand sera-ce ?
Entre-temps on vit, même pas trop mal et comme lecture
j’ai le second volume de l’autobiographie de Trotsky.
Magnifique, la fuite de [geo] Bérézov [/geo] en route pour [geo] Obdorsk [/geo] au-delà
du cercle polaire en [geo] Sibérie [/geo] dans le pays des Ostiaks. Ce qui me
renverse, c’est la richesse de cette nature extraordinaire : un homme
politique, démagogue et orateur qui est en même temps un
des plus grands savants économistes et qui a l’énergie et le sens
pratique d’entreprendre une fuite pareille. Je ne sais à qui comparer
ce phénomène sorti du judaïsme russe.
Il me conquiert entièrement là où je pense juger par mes connaissances
personnelles, notamment quand il parle du socialisme allemand.
II 48 Dans un petit livre sur la social-démocratie allemande pour les éditions bolchevistes
de Pétersbourg, j’exprimai pour la deuxième fois une idée émise en 1905 :
La formidable machine de la social-démocratie allemande pourrait, à un moment de crise
de la société bourgeoise, devenir la force principale de l’ordre conservateur.
Je ne prévis pas moi-même à quel point cette hypothèse
toute théorique devrait être justifiée par les faits.
II 52 Hilferding me mit en relations avec Otto Bauer, Max Adler, Karl
Renner au Café central : Bientôt des doutes me vinrent. Ces gens-là
n’étaient pas des révolutionnaires. Ils représentaient même le type opposé à
celui du révolutionnaire. Ce qui me frappe, c’est que ces érudits du marxisme
étaient absolument incapables de posséder la méthode de Marx dès qu’ils