The Scientific Notebooks of French Lily Specialist Pierre Étienne Simon Duchartre

Germinations de Lilium,

Dessins faits par moi d'apres nature et que j'avais communiqués à M. Elwes, de Cirencester, quand il s'occupait de la monographie du genre Lilium. Cette enveloppe est celle dans laquelle il me les a renvoyés.

Vol. 1.

Prof. P. Duchartre Soc. Centrale d'Horticulture 84 Rue de Grenelle Paris France

Lilium parvum Kellogg—

Le 22 janv. 1876, M. Elwes, passant par Paris, m'apporte l'oignon de cette espèce que représente, de grandeur natur., le croquis ci-joint. C'est une bulbe rhizomatire fort remarquable par la persistance de ses parties vieilles. En effet, on voit, en 1, la pousse qui donnera la tige de cette année, et même en avant en a, le bourg. qui, à peu près certaint. est destiné à devenir la bulbe [illegible] fleurira l'année prochaine. En arrière de 1 se montrent les écailles qui restent de 4 années précéd., restes d'antant d'oignons placés à la base de la tige d'une année. Il est feuile de reconnaître qu l'espacement et les dimesions de ces rosettes d'écailles sont en croissant d'arrière en avant, devenant sans doute de plus en plus fortes à mesure que la plante croissait t devenait plus âgée. En r, extrémité por térieure et tronquée du rhizome ou plutôtot synpode, qui porte à son côté supér. les oignons annuels. Nacin. rares en arrière nomvreuses en avant. Le rhizome & sa face infér. nue et à découvert sans toutes les parties âgées, où il n'a des écailles que latéralt. Ecailles tout autour de sa portion jeune. Les écailles de 1 et a sont blanches, lavées de purpurin Elles ont perdre cette teinte ou eu montrent seulement de faibles vertiges sur les parties plus âgées. Le sympode est très-épaiss, surtout en égard à la petitesse des bulbes.

Cette remaquable persist. des parties vielles me semble établir une distinction marquée avec le Lilium canadense.

Le croquis terminé, je plante avec soin, le 23 janv. 76.

La plante n'a pas poussé et tout a poussi en terre. Deux mois après la plantation je n'en ai plus retrouvé vestige.

— 11 —

personnes m'ont dit n'avoir pas été plus favorisées que moi à cet égard; mais M. Leichtlin ayant bien voulu m'en envoyer, le 12 juin dernier, un oignon qui venait de fleurir et qui avait donné des capsules mûres, j'ai pu me fixer sur la manière dont se produit la tige florifère chez cette espèce. J'ai vu ainsi qu lorsque, par l'effet de l'âge ou par suite de l'ablation de ses caïeux épiphylles, la bulbe a pu acquérir une force suffisante, son axe fondamental, c'est-à-dire la tige épaisse et très-raccourcie qui porte inférieurement les racines, sur ses côtés les tuniques sèches, les écailles et les feuilles fraîches, à son extrémité supérieure le bourgeon terminal, c'est-à-dire encore ce qu'on nomme vulgairement le plateau, son axe fondamental, dis-je, s'allonge considérablement par son sommet et donne ainsi une grosse tige fistuleuse à l'intérieur, qui porte inférieurement les feuilles longues et rapprochées au bas, courtes et espacées plus haut, supérieurement une grappe de belles fleurs roses, campanulées, pendantes. Ce développement d'une tige florifère épuise entièrement la plante, et, à moins que, comme il arrive quelquefois sa bulbe n'ait produit en même temps un petit nombre de caïeux que je n'ai pas eu occasion de voir, mais qu je crois devoir être, dans ce cas, analogues aux caïeux ordinaires, c'est-à-dire axillaires, il n'en reste absolument rien en terre, l'espèce ayant acquis alors, en place de son mode de multiplication purement végétative, ses moyens de reproduction essentielle ou sexuelle, le fruit et la graine. L'oignon de ce Lis ne fleurit donc qu'une fois, ou, en d'autres termes, il est monocarpique. Il diffère en cela de celui qui existe chez plusieurs espèces du même genre, et qui, ne donnant pour tiges florifères que des productions latérales, peut fleurir plusieurs années sans périr. D'autres espèces de Lis, notamment ceux à rhizome de l'Amérique du Nord, ont aussi un oignon monocarpique; mais l'organisation et le développement de cet oignon diffèrent de ceux que je me suis proposé de fair connaître dans cette note et qui mont paru assez curieux pour mériter d'être décrits.

Paris. — Imprimerie horticole de E. DONNAUD, rue Cassette. 9.